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LE CENTRE

ISLAMIQUE POUR L’EDUCATION

ET LA FORMATION ( CIEF )

B.P. 100  KANKAN

REPUBLIQUE DE GUINEE

E-mail cief.kankan@kanjamadi.com

AVEC L’INESTIMABLE

COLLABORATION DE

BABA –MAMADI- DIANE

CHERCHEUR DIPLÔME DE L’UNIVERSITE

AL-AZHAR,DU CAIRE-EGYPTE

www.kanjamadi.com

 

 

 

PRÉFACE

بسم الله الرحمن الرحيم

Au nom dAllah, le Très Miséricordieux et le Tout Miséricordieux

Quelques points méritent d’être précisés pour aider les lecteurs à déterminer, à sa juste valeur, le sens et lampleur de la traduction de lexégèse du Coran en langue et caractères mandingues (nko) que nous présente le Centre islamique de Kankan en République de Guinée. Kankan, seconde ville de la Guinée, jouit dun rayonnement exceptionnel en  Afrique de lOuest à cause de son association intime avec la propagation de lislam depuis les premières années de sa fondation au dix-septième siècleLe Centre est l’émanation de lAssociation Islamique pour l’éducation et la formation (AIEF) dont le but est de diffuser la langue arabe aux jeunes ainsi quaux adultes et de supporter la propagation de lIslam et en même temps de donner un métier aux jeunes garçons et filles.

Tout dabord, nous devons reconnaître le rôle exceptionnel que joua et continue de jouer notre frère Kabiné Komara dans la génèse et la réussite de ce projet.  Fonctionnaire international guinéen et de surcroît natif de Kankan, il sest illustré dans de nombreuses actions à caractère social et culturel, notamment le développement de l’éducation et lextension du nko.  A lui, à tous nos compatriotes et aux gens de bonne volonté dorigines différentes, nous prions Dieu daccorder les meilleures récompenses.

Pour faire en nko cette traduction de lexégèse du Coran réalisée par le Complexe Roi Fahd pour la traduction et lImpression du Noble Coran, le Centre islamique de Kankan a eu recours au service de (Nkaramo) Baba Mamadi Diané. Celui-ci qui publia en 1979 deux recueils en nko est un chercheur méticuleux et polyvalent diplômé de la Faculté des études islamiques de lUniversité al-Azhar au Caire.

Nous constatons que dans son travail de traduction NKaramo Baba Diané prend note des dangers et périls de toute tentative de traduction du Saint Coran dans une langue autre que larabe dans lequel le Sceau des prophètes, Mouhammad - à lui bénédiction et salut -, le reçut à la Mecque et à Médine de larchange Djibril   .Le Créateur Incréé,  Allah -gloire à Lui- qui est le Maître souverain de lunivers révèla le Coran pour enseigner aux humains la forme la plus pure du monothéisme et les guider vers le salut aussi bien sur terre que dans lau-delà. Le Coran est le Verbe divin, le Sacrement par excellence qui exprime à la fois lunité, luniversalité et lunicité de lIslam..

Il va sans dire que ce langage est inimitable et intraduisible.  Lidéal pour tout musulman est de lapprendre en arabe littéraire afin den apprécier, dune façon directe et immédiate, les vérités, les beautés et la profondeur sublimes. Mais, larabe nest pas à la portée de tous les croyants, y compris certains ressortissants du Proche-Orient mêmes.

Le style coranique est tellement spécial, dense et complexe quon ne peut quexpliquer et quinterpréter les sourates . Les principes dexactitude et dobjectivité exigent le respect total du Saint Livre en arabe classique, clé nécessaire et indispensable du Verbe divin.

En somme, toute personne qui pense à effectuer une exégèse du Saint Coran et de surcroît dans une langue étrangère, doit maîtriser larabe. En outre, cette personne doit posséder une vaste culture dans la civilisation associée avec la langue dans laquelle se fera cette interprétation. Seule cette préparation aide à satisfaire aux conditions    linguistiques et de probité intellectuelle et morale requises pour un travail exemplaire. NKaramo Baba Mamadi Diané remplit ces conditions et respecte les normes de lArabe et du nko.

Il convient également de mentionner que la volonté de diffusion de lexégèse en nko sinscrit dans le cadre dune tradition islamique qui remonte à des siècles.   En effet, des centres commerciaux de lEmpire du Ghana au dixième  siècle à la cour des souverains )mansa) du Mali -manding- du treizième au quinzième siècle, ainsi quau palais des Askiya du Songhay au seizième siècle, lIslam simposa peu à peu par la conviction du cœur et de lesprit plutôt que par la force des armes.  Les échanges, la vie à la cour, le pèlerinage à la Mecque et linstruction coranique, tout cela renforça la présence islamique. Du début du dix-septième siècle à la fin de l’ère coloniale française, par exemple dans la région de  Kankan -Baté- dans la vallée du Milo, villages et villes se distinguèrent par leur loyauté à la religion.

Ainsi, la langue mandingue devint lune des grandes langues de diffusion de la foi musulmane en Afrique occidentale. Daprès de nombreux chercheurs européens et américains, le nombre des gens qui parlent le mandingue s’élève à quelque trente millions éparpillés des confins sahélo-sahariens de la Mauritanie et du Mali aux savanes du Burkina-Faso, de la Guinée et de la Côte dIvoire et aux lisières de la forêt du Liberia et de la Sirerra Leone.

Aux dix-neuvième et vingtième siècles, la réputation de Kankan comme métropole islamique s’étendit partout dans la sous-région, grâce à la qualité de lenseignement de ses marabouts, au commerce de ses ressortissants et aussi à la beauté des compositions musicales de ses artistes.  ةtudiants et hommes politiques, musulmans et chrétiens, tous y accouraient, qui pour parfaire leur éducation, qui pour recevoir des bénédictions des grands marabouts dont la réputation faisait lhonneur de lagglomération et dont le langage devint la forme classique de la langue mandingue moderne.

Cest cette langue quEl-Hadji Fodé Solomâna  Kanté (    ), sattela à transcrire dans des caractères conformes à la phonétique de lidiome mandingueCurieux desprit, il publia de nombreux ouvrages en nko.  Son œuvre principale reste lexégèse en nko du Coran publiée en 1979 et dont il chargea, avant sa mort en 1987,  NKaramo Baba Diané de la diffusion dans un format approprié aux exigences du temps.

Les remarques précédentes sous-entendent lexistence dans le monde mandingue dune très ancienne tradition didactique vouée à lenseignement du Coran,  des dogmes et du rite selon la sunna du Prophète Mouhammad à lui bénédiction et salut  Ainsi, se répandit le nom « Ecole de Kankan » comme symbole de la vitalité islamique mandingue, avec ses fins lettrés, ses prédicateurs éloquents et ses mystiques dont la spiritualité, pure et profonde, exaltait la prééminence de Dieu et la noblesse de Son envoyéProduits de l’éducation locale, ces érudits rivalisaient, sans complexe, avec les diplômés des écoles du Maghreb et du Proche-Orient.  En somme, lassociation de larabe classique avec la langue du terroir peut conduire au pinacle du savoir.

Ces idées de perfection dans le savoir et la foi et reconstruction dynamique de la société sur des bases culturelles et spirituelles ont motivé l’œuvre gigantesque dEl-Hadji Fodé Solomâna Kanté.  Elles animent, à présent, le Centre islamique de Kankan dont la mission consiste, entre autres, à diffuser et à perpétuer la sunna et la vision islamiques du progrès dans un esprit de dialogue et de paix.    La diffusion de  la présente exégèse correspond à ce dessein.

Professeur Lansiné Kaba

University of Illinois at Chicago

Chicago, IL 60607

Le Caire, le 5 juin 2002.    E-mail: lkaba@uic.edu