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RAPPORT FINAL
DU
SEMINAIRE NATIONAL
D’AUTHENTIFICATION DE LA
CHARTE DE KURUKANFUKA 1236
KANGABA, 27,28 FEVRIER 2010 |
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Káaba
bólon |
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CONTENU
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RAPPORT GENERAL DE SYNTHESE
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RECOMMANDATIONS
§
MOTIONS
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RAPPORT GENERAL DE SYNTHESE
L’an deux mille dix, et les 27 et 28
février, ont eu lieu les travaux du séminaire national
d’authentification de la Charte de Kurukanfuka sous le haut patronage de
Monsieur le Ministre de la Culture, Mohamed El Moctar, et dans le
respect des autorités traditionnelles de Kangaba.
La première journée débuta par l’accueil
spécial à la Case sacrée réservé par les notabilités de la vieille cité
du Manden au Ministre et à sa délégation, venue pour les salutations
d’usage, en présence des responsables du Mouvement NKO et d’un public
nombreux. La palabre en la circonstance s’étendit de dix heures à onze
heures.
La cérémonie officielle d’ouverture du
séminaire national qui a suivi s’est déroulée dans la salle de
conférence de la Préfecture. Elle a été marquée par différentes
interventions: |
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1- ???? ???? |
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- Le propos introductif de monsieur le
Préfet;
- Le mot de bienvenue du Maire de la
commune de Minidjan ;
- La présentation de l’évènement par
Djéli Barou Dembélé ;
- Le discours d’ouverture du Ministre de
la Culture.
Il s’en est suivi une démonstration au
vidéoprojecteur des prouesses technologiques du NKO à travers l’outil
informatique ; une remise de cadeaux symboliques à Monsieur le Ministre
par ses hôtes, la chefferie et les organisateurs ; la visite de l’espace
NKO, présentant une exposition de produits de savoir faire et d’édition
du Mouvement ; et pour boucler la cérémonie, un cocktail offert à
l’honneur des officiels à l’hôtel Mandé.
Le programme reprendra son cours à 13
heures 30 minutes avec la plénière. Le Professeur Bakary Kamian,
historien émérite, fut aussitôt désigné comme président de séance. Il
aura à ses côtés au présidium les personnalités suivantes :
- Mahamoud Bamba, kandafa, président du
conseil du NKO – MCD ;
- Ibrahima Kanté, héritier de Solomana
Kanté, invité spécial de Guinée ; |
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2- ???? ????
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- Ismaël Diabaté, kanda, le modérateur ;
- Honorable Kalifa Doumbia, le rapporteur
général.
En guise d’introduction aux travaux, une
brève communication sur « Législation et oralité » sera présentée par
Monsieur Mohamed Coulibaly, le facilitateur, faisant un bref aperçu de
la question en prélude à l’examen du document de la charte.
On retiendra de cette entrée en matière
que l’oralité constitue nécessairement la première forme d’expression
des règles avant d’être transcrites avec l’avènement de l’outil
scriptural. Il y a eu la parole de l’ancêtre, rétabli des aïeux, la
parole divine des religions révélées. Aussi, l’oralité ne saurait
s’interpréter par une inexistence ou absence, de la loi comme pourraient
le prétendre certains objecteurs.
Cette communication introductive sera
suivie des contributions de l’assistance à une meilleure approche de la
corrélation du binôme « oralité et législation ».
Les invités de marque, comme les
Professeurs Bakary Kamian et Drissa Diakité, ou encore le magistrat
Moussa Bagayoko, ont tour à tour apporté leurs appréciations et
éclairages pour une bonne appréhension de la problématique de
l’authenticité du texte du chercheur Solomana
Kanté, |
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3- ???? ????
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soutenu par le NKO,
soulevant à la fois des points de débats, tout en exprimant leurs
sentiments intimes sur le sujet, notamment à propos de la localisation
du site et de l’appellation de la clairière (fuka) qui a accueilli
l’assemblée en 1236. Mais, comme le dira le doyen Kamian, la question
ne se présente point en termes de rivalité d’obédiences, mais plutôt de
« complémentarité » autour de cet acquis indéniable du patrimoine
national, qu’il importe de consacrer « au profit de toute la Nation »,
sans oublier que le Manden originel ne se limite pas aux seules
frontières du Mali actuel.
Ce fut d’abord les demandes
d’éclaircissement, puis les questions de l’assistance et les suggestions
et témoignages des personnes ressources qui, d’une manière générale,
répondront aux quêtes et interrogations des participants.
La plénière prit fin par la constitution
des deux ateliers de travail prévus :
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1. L’atelier de renseignement du
document, chargé de l’examen du contenu en vue de dégager des perspectives
d’amélioration et d’informations additives, dont la présidence fut
assurée par Richard Toé, assisté de Ibrahima Kanté, avec Faya Ismaël
Tolno comme rapporteur. Il s’est tenu dans la salle de la plénière.
2. L’atelier de mise en cohérence, chargé
de travailleur la forme du document, sa présentation contextuelle,
présidé par Ismaël Diabaté, assisté de Moussa Bagayoko, avec Kamory
Kéita comme rapporteur. Il s’est réuni dans l’espace du Mandé Hôtel.
Les séances furent suspendues au terme des
travaux en atelier qui prirent fin aux environs de 18 heures.
La deuxième journée a commencé,
conformément au programme, par une visite sur le site indicatif de
Kurukanfuka, à l’entrée de la ville. Les participants ont accusé sur
place l’heureuse surprise de l’arrivée de Madame le Médiateur de la
République, Madame M’Bam Diarra, et enregistré avec satisfaction la
venue du Dr Mamadou Fanta Simaga, personnalités retenues à Bamako la
première journée.
Une séance aux allures initiatiques a
regroupé tous les visiteurs, |
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sous la conduite d’un conservateur, porte parole
de la famille Bérété, gardienne de la tradition du site, assisté des
représentants de la chefferie, en présence de l’hôte, le Président du
conseil de cercle de Kangaba, Boubacar Bamba Kéita. Plusieurs questions
furent posées par l’assistance, répondues parfois avec un adage, et un
air mystique, par Mamadou Bérété, détenant ses informations de ses
ascendants.
A la reprise des travaux en plénière,
Madame le Médiateur tiendra a exprimé tout son intérêt pour cette
rencontre, qui pour elle relève du devoir de suivre, d’accompagner, mais
aussi d’apprendre sur un acte fondamental qui trouve écho partout dans
le monde, en référence aux questions de droit universel.
Ensuite, le Dr Simaga sera invité pour sa
contribution qui portera sur « l’incidence des lois de Kurukanfuka sur
Ségou », son domaine de prédilection. L’éminent chercheur fera un exposé
éloquent des rapports entre le Manden et Ségou, et expliquera comment
les règles convenues ont eu à réguler l’espace public et la vie de la
cité.
Il affirmera qu’à Kurukanfuka il y eut
deux grands serments : le premier, celui des Nyamakala, qui s’y
engagèrent sur le principe « Enseignons ce que nous avons à enseigner et
taisons ce que nous avons à taire » ; |
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« tout ne se dit pas au Manden, tout ne se
dit pas à Ségou non plus » ; le second étant celui des chefs, relatif à
la proscription de l’abus du bien public, un serment observé par tous
les détenteurs de l’autorité jusqu’à la pénétration coloniale.
Après ces intervenants les rapporteurs des
deux ateliers ont donné lecture de leurs projets de rapport, soumis
ainsi aux critiques et amendements de la plénière pour approbation, ce
qui va permettre au rapporteur général et au facilitateur, durant la
pause, d’élaborer le rapport de synthèse et les recommandations du
séminaire atelier pour adoption.
La cérémonie de clôture a été présidée par
Monsieur El Hady Koïta, Secrétaire Général du Ministère de la Culture,
représentant le Ministre pour l’occasion, accompagné du Préfet de
Kangaba, en présence du Maire de la commune.
Le rapporteur général est d’entrée de jeu
invité à donner lecture rapide des documents finaux adoptés par le
séminaire national :
- Le rapport général de synthèse ;
- Les recommandations et les
motions. |
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7- ???? ????
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La recommandation spécifique de poursuivre
l’action par la tenue d’un colloque international sur la charte de
Kurukanfuka a été soulignée avec insistance.
Karamoko Mahamoud Bamba remerciera toutes
les bonnes volontés qui ont appuyé et animé cette rencontre à commencer
par le Président de la République, son Premier ministre et le ministre
de tutelle, toutes les personnes connues et anonymes, hôtes et
séminaristes, presse et artistes, qui ont permis de réussir à relever ce
défi probatoire, tout en demandant l’indulgence de tous pour les impairs
imputables à l’organisation qui s’est faite dans des conditions
contraignantes. L’évènement est un témoin de notre unité de destin au
Mali, et vaut pour la sous-région et l’Afrique entière.
Un cérémonial, hautement symbolique, fut
le mandat formel, plein de solennité, donné par le Président de
l’association NKO, Mamadi Kéita, au nom du séminaire de Kangaba, au
Djéli kuntiki, Ousmane Soumano (chef des Djélis), chargé de remettre la
copie
de la charte au Ministre de la Culture, pour le Président de la
République, Son Excellence Amadou
Toumani Touré et son gouvernement.
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8- ???? ????
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Dans son allocution de clôture, Monsieur
Koïta remrciera, au nom du Ministre, empêché, toutes les autorités et
populations de Kangaba, les organisateurs et tous les participants,
notamment ceux venus de Guinée, faisant un rapide tour d’horizon des
projets et de l’ambition du Ministre et de son département, pour
conclure sur la portée et la légitimité du document issu de cette forge
de deux jours qui assure au Mali un texte consensuel de charte du Manden
(Mandé sigikan) reconnu déjà par l’Unesco comme patrimoine immatériel
acquis au classement mondial.
Une séance de prière collective et de
bénédictions mettra fin aux travaux du séminaire national à Kangaba qui
prend date comme moment privilégié et fait mémorable de notre temps,
acte soudainement arrosé, Providence, par la première pluie de l’année,
signifiant tout l’espoir qu’il porte d’un Mali renaissant.
Sur le plan organisationnel, le séminaire
a enregistré la présence effective de quelques 80 participants aux
travaux ; en tout plus d’une centaine, en y ajoutant les animateurs de
l’espace NKO. Parmi eux on compte plusieurs hautes personnalités : |
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- Médiateur de la République ;
- Autorités traditionnelles et
politiques ;
- Djélikuntiki, médiateurs
socioculturels ;
- Universitaires, chercheurs,
traditionnistes, hommes de culture ;
- Hommes de droit, juristes,
législateurs ;
- Communicateurs, animateurs de la
société civile ;
- Adhérents et sympathisants du
mouvement NKO.
Au total, ce sont vingt sept (27)
séminaristes qui ont pris part aux travaux de l’atelier de Renseignement ;
et ils étaient dis sept (17) à l’atelier de Mise
en cohérence. |
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RECOMMANDATIONS |
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Les participants au Séminaire National
d’authentification de la Charte de Kurukanfuka 1236 recommandent :
1) De s’en tenir à la mouture de Solomana
Kanté, donc de n’y apporter aucune modification. Cependant, la
proposition a été faite d’ajouter à l’article 82 du document l’adage
mandingue qui dit : « La vérité rattrape en une matinée le mensonge en
course depuis mille ans »;
2) De vider la question du négationnisme
en ne plus faisant référence aux thèses objectant la réalité de la
charte du fait que le principe de son adoption comme patrimoine mondial
reste aujourd’hui un acquis, toute chose qui conforte la démarche des
autorités maliennes de disposer d’une version consensuelle ;
3) De traduire le texte de la Charte dans
toutes les langues nationales dont l’arabe, mais aussi dans les langues
officielles des pays de l’espace mandingue, que sont en plus du français,
l’anglais et le portugais ;
4) De faire des éditions avec traduction
de l’original dans les autres langues en biface ; |
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5) D’effectuer des missions de diffusion
de la Charte à travers le pays ; |
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6) De poursuivre la réflexion et
parachever le travail de reconfiguration du document en introduisant des
titres, et étoffant les chapitres, selon les catégories et thèmes
fondamentaux ;
7) D’encourager la recherche pour mieux
refléter le document dans la réalité de son époque et dans sa
rationalité ;
8) D’élaborer et concocter le document à
des fins didactiques pour son enseignement dans les établissements
scolaires et universitaires ;
9) D’organiser un colloque international
en vue de partage ce patrimoine commun avec tous les pays dont le
territoire recouvre partie de la fédération mandingue de cette époque ;
10) De faire la restitution du document au
Président de la République dans une cérémonie solennelle qui sera un
évènement national de haute portée politique.
LE SEMINAIRE NATIONAL |
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MOTION
DE RECONNAISSANCE
Le séminaire national d’authentification
de la Charte de Kurukanfuka 1236 exprime toute sa reconnaissance à
Monsieur le Ministre de la Culture, M. Mohamed El Moctar, pour sa
présidence effective de la cérémonie de lancement des travaux, ainsi
qu’à tous ses collaborateurs qui ont fait le déplacement, et apporté une
contribution de qualité à la réussite des travaux.
Il exhorte le Ministre à témoigner au
Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Amadou
Toumani Touré, et à l’ensemble du gouvernement du Mali, de la gratitude
du Mouvement NKO, de tous ses adhérents et aussi des populations de
Kangaba, fières de la marque d’attention des autorités nationales.
LE SEMINAIRE NATIONAL |
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MOTION DE REMERCIEMENT
Le NKO – Mouvement Culturel pour le
Développement se félicite de la participation massive des délégués venus
de tous les coins du pays, et de Siguiri en Guinée, et de l’engagement
des autorités, des femmes et de toutes les populations de Kangaba pour
le succès du présent Séminaire National.
Il exprime des remerciements singuliers à :
- Monsieur Ibrahima Kanté, invité spécial,
fils du Maître Solomana Kanté, dont il poursuit l’œuvre avec
responsabilité et dévouement ;
- Au chef des nyamakala, djéliton ba,
monsieur Ousmane Soumano, qui malgré l’âge et les charges, a bien voulu
répondre à notre invitation ;
- Aux invités de marque : le Médiateur de
la République, le Professeur Kamian, le professeur Diakité, M. Moussa
Bagayoko, Dr Simaga et M Kaman Sidibé ;
- A tous les organisateurs qui ont
travaillé dans des conditions difficiles, et en particulier les femmes
responsables de la restauration ;
- Un salut spécifique est fait aux
responsables des structures d’accueil : le Mandé Hôtel, le Centre
Bathily (ACCODEP), le centre de l’église, l’IFM, et toutes les familles
mobilisées.
LE MOUVEMENT NKO
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